20 avril 2023 à 18h

20 avril 2023  à 18h  

Parcs et jardins historiques, patrimoine culturel et naturel

Organisateur : Sauvegarde et Avenir de Mons

Lieu : Plaine de Nimy – Auditoire Vésale / Av. du Champ de Mars – 7000 Mons

Mise en perspective

Le jardin historique est un milieu fortement anthropisé, parfois depuis des siècles. Son état résulte d’une succession de choix et d’interventions menés au cours de son histoire. Ces choix – techniques, scientifiques, artistiques, esthétiques, économiques ou sociaux  – témoignent des ambitions et des valeurs de ses commanditaires  autant que des savoirs et des savoir-faire, des connaissances et des compétences des hommes de métier qui les ont conçus, entretenus et perpétué de génération en génération. En ce sens, le jardin est littéralement un « héritage » à la fois matériel (réalité territoriale de la propriété) et immatériel (porteur de messages culturels et des valeurs qui y sont associées).

Au cours de l’histoire, l’intérêt de l’homme pour la nature a évolué et oscillé entre peur et fascination, sentiment d’attachement et rejet, vision pittoresque et approches scientifiques. Ces sentiments partagés ont suscité chez les concepteurs et les commanditaires tantôt une volonté de maîtrise totale des composantes du jardin, tantôt une aspiration à des formes libres dites naturelles. Confrontés aux innombrables défis environnementaux et sociétaux, les jardins historiques constituent peut-être les derniers territoires anthropisés préservés, susceptibles de devenir des refuges pour la nature dans ses multiples formes et expressions, reflets des savoirs et des savoir-faire de chaque époque, de leur transmission et de leurs réinterprétations au cours de l’histoire par les hommes et les femmes de métiers.

Alors que l’écologie du XXe s. considérait les activités humaines comme autant de perturbations menaçant les équilibres naturels, les scientifiques actuels tendent à adopter une conception plus dynamique de l’écologie. Il s’agit de « gérer la nature » et permettre aux populations – animales, végétales et humaines – et aux milieux de s’adapter aux perturbations de leur environnement. Grâce à ces approches interdisciplinaires, l’art des jardins s’inscrit désormais dans une perspective anthropologique convoquant toutes les sciences auxiliaires de l’histoire, des sciences des techniques aux sciences du vivant et aux disciplines environnementales (archéologie, palynologie, géologie, hydrogéologie, etc.). 

Parallèlement, les propriétaires et les auteurs de projet disposeront de données scientifiques et opérationnelles susceptibles d’alimenter des projets de conservation et de restauration des jardins en tant que patrimoine culturel – matériel et immatériel – mais également en tant qu’espace privilégiés de réconciliation de l’homme et de la nature.